Pris entre l'enclume et le marteau le président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Gaillot Dorsainvil, tente de sauver les meubles en proposant à ses collègues de créer un BCEN spécial en vue de vérifier les décisions du BCEN légal.

Ce BCEN spécial, non prévu par la loi électorale, ne pourra rejuger que certains cas de contestation sélectionnés par M. Dorsainvil lui même. Il s'agit des cas de L'Estere, Maissade, Petite Rivière de Nippes, Bombardopolis, Grand Goave, Léogane et Anse a Galet / Pointe a Raquete ainsi que des deux sièges au sénat.

Sur les 19 cas de contestation M. Dorsainvil ne veut entrouvrir une porte que pour 9 cas. Il ne souhaite plus siéger en tant que juge dans ce tribunal suprême électoral spécial mais a pris le soin de designer les futurs juges. La représentante de l'église épiscopale, Laurette Croyance, qui avait donné des assurances sur son intégrité est désignée par M. Dorsainvil pour être le président du BCEN spécial.

M. Dorsainvil jure qu'il n'a pas formulé cette nouvelle proposition sous la pression d'un quelconque secteur.

Toutefois sa proposition à ses collègues de l'organisme électoral est la première réaction connue des conseillers électoraux depuis la publication du rapport de la mission de l'OEA recommandant l'annulation des résultats définitifs pour 19 sièges.

Les pressions des organisations de la société civile, des partis politiques et de la communauté internationale sont intenses depuis la publication du rapport de l'OEA. Le gouvernement américain envisage toutes les options y compris celle d'annuler les visas des conseillers électoraux et des officiels du gouvernement impliqués dans les fraudes électorales a indiqué hier un responsable de l'ambassade américaine.