lundi 28 février 2011

Haïti/Elections: Ginette Chérubin fait le point

La conseillère électorale Ginette Chérubin, qui n’a pas signé les résultats du premier tour des élections, sort de son silence. Dans une déclaration baptisée ‘’Un coup de grâce’’ recto verso, Ginette Chérubin se propose de prendre une certaine distance par rapport au Conseil électoral provisoire (CEP). Pour l’histoire, nous avons le plaisir de partager avec vous cette communication de la représentante du secteur des femmes au CEP.
Un coup de grâce recto verso
L’une des leçons que je me flatte d’avoir enseignée à mes fils est de ne jamais rater, en position d’évidente infériorité face à un adversaire, une réplique de la nature de la célèbre tirade d’Oswald Durand au XIXe siècle, suite à l’affaire Batch : « Nous leur jetâmes l’argent le front haut, l’âme fière ainsi qu’on jette un os aux chiens ! » Ô sublime offense à l’offense de ces racistes qui venaient de souiller l’étendard de la première République noire du monde ! Il était une fois, cette Ayiti-là…
C’est que, dans un combat inégal, le seul mais invincible rempart du plus faible demeure sa DIGNITÉ. J’ai toujours été attentive à l’occasion qui, d’aventure, se présenterait dans ma vie pour justifier le recours à cette cinglante répartie du poète. Mais jamais je n’ai reçu d’outrage à la mesure d’une pareille injure.
Si ! L’opportunité aurait pu se présenter, tout récemment. Mais, en réalité, il n’existe aucune similitude entre : céder une rançon à des pirates en mal de butin et aliéner – sous pression de l’étranger – le droit éminemment souverain d’un peuple d’élire ses dirigeants. Un combat inégal ? certes, je le reconnais. Cependant, dans cette affaire, face à la disproportion du rapport de forces, les plus vulnérables ont raté l’occasion d’un triomphe de la DIGNITÉ.
Sur le parcours de ce long apprentissage de la démocratie, les « experts » qui prétendent nous enseigner cette doctrine – apparemment rude à assimiler par nos compatriotes – en sont arrivés à manifester, de manière de plus en plus directe et, finalement, sans réserve aucune, leur impatience vis-à-vis des novices récalcitrants que nous sommes, jusqu’à franchir le seuil de l’inacceptable. La goutte d’eau du trop plein est tombée quand a été brandie la menace de cessation de l’aide humanitaire à un pays en agonie, à un peuple dont la détresse, depuis les dernières épreuves, ne peut que susciter la compassion. Refus d’assistance à peuple en danger ! N’est-ce pas là un projet de génocide ???
Et, dans la dynamique d’accomplissement de cette oeuvre abominable, alors que la coupe était pleine, est venue s’ajouter le chantage : tu obtempères ou tu perds ton visa ! Autrement dit : ton droit d’entrer au paradis. Touchés! Les jeux étaient faits pour les plus malléables.
Le coup de grâce a été double, recto et verso. Outrage et capitulation à la fois: double offense à une Patrie meurtrie. « Yon Souflèt marasa. » Et le comble…, l’effronterie de la Jamaïque. Le dernier des camouflets !
Coup de grâce aussi à mon entêtement à vouloir – comme je l’ai si souvent déclaré – «nager à contre-courant dans un océan de dérives accumulées »; user de persévérance pour « faire la politique autrement », ce credo que partagent les associations de femmes qui ont contribué à mon intégration Conseil électoral provisoire.
… Après les résultats du 7 décembre, il avait fallu recourir à la plus grande transparence possible avec une vérification au Centre de tabulation des votes, face aux protestations soutenues contre les accrocs enregistrés le jour du scrutin et les résultats qui en ont découlé. La Commission nationale de Vérification que j’avais spontanément proposée à cette fin ayant échoué par désistement des concernés, une alternative s’est présentée : la proposition du chef d’Etat consistant à solliciter l’appui technique de spécialistes de l’OEA à la vérification de la tabulation, en prolongement de l’observation électorale. Cependant, la Commission de l’OEA s’était approprié un droit qui ne lui avait pas été accordé dans les termes de référence de son mandat : publier des résultats. Ce qu’elle a fait, partant de l’analyse d’un échantillon n’atteignant même pas le dixième de la population concernée et diffusant ses travaux, avant même leur présentation aux autorités commanditaires. L’exigence requise par les bailleurs de fonds impliqués dans les élections, de mettre en application – sans condition – ledit rapport, était abusive car une consultation reste une consultation et n’est pas imposable . Avec ces injonctions de l’étranger – ingérence ! puisqu’il faut l’appeler par son nom – nous en étions à la provocation. Puis, le BCEN – à travers un verdict « imposé », risquant même d’hypothéquer la légitimité des candidats en ballotage, notamment pour la présidentielle – a amené le scandale. Quatre membres du Conseil n’avaient pas apposé leur signature sur le document de proclamation des résultats. Au CEP, faute d’appui de ceux-là (hormis un seul d’entre eux), toutes mes tentatives de « réparation » avaient échoué : note publique de mise au point aux bailleurs de fonds; enquête au Centre de tabulation pour fixer les responsabilités; rotation dans la constitution du Bureau du Conseil… Rien de tout cela n’avait semblé valoir la peine. Aucune préoccupation de sauver l’honneur.
Comment me retrouver dans une institution placée, désormais, en situation de faiblesse, voire d’aliénation par ceux-là mêmes qui, avec moi, en tiennent les rênes ? Comment afficher mon appartenance à cette institution sans cautionner la bavure? Comment me pardonner moi-même, moi qui ai toujours exprimé mes convictions à haute et intelligible voix, qui ai toujours prôné le respect des principes et des valeurs éthiques dans mes prises de parole, dans mes écrits, à travers mes cours ? Comment, désormais, me sentir dans ce capharnaüm?
Restait alors la démission si réclamée, si attendue, voire exigée, par plus d’un.
Trop tard ???
Le ridicule d’un départ à la tombée des rideaux ? La fuite en avant pour parer à une catastrophe annoncée ? La malice du rat qui s’enfuit avant que le bateau ne coule ? Un constat d’impuissance à renverser la vapeur dans le milieu réputé pervers de l’administration publique? L’échec à faire la politique autrement? la perche tendue pour faire doubler la mise, en vue de l’annulation des élections ? une attitude revancharde en solidarité avec les perdants ? la révélation d’une connivence avec le pouvoir évincé ? le dessein inavoué d’un sabotage du second tour ou d’un boycott de la victoire de l’un des deux candidats en ballotage ? Trop d’enjeux. Trop de confusion.
Dois-je reconnaître, alors, à travers cette fâcheuse déconvenue, la rétribution de celles et ceux qui m’avaient recommandé, depuis longtemps déjà, de me retirer là où je n’avais pas d’alliés dans mon combat ? là où je n’avais plus ma place ?
Trop tard ? Vraiment trop tard ?
Nul ne saura à quel point l’étau s’est resserré autour de moi, ces derniers jours, face à ce dilemme. « Une tempête sous un crâne … », pour paraphraser Victor Hugo. Voilà la meilleure formulation pour exprimer ce tumulte dans ma tête.
 Finalement, au-delà de tout ego, de toute préoccupation au sujet de la perception d’autrui, de tout souci de récupération de ma décision, il fallait un effort de dépassement. L’issue m’a paru ne se trouver que dans un questionnement plus objectif : Quelles incidences pour Haïti ? Quelles incidences pour l’avenir de mon pays?
Une évidence est claire. Depuis la proclamation des résultats définitifs du scrutin du 28 novembre, les rues se sont tues. Est-ce le silence des agneaux ? le ciel serein avant l’orage ? Qui sait ? Mais un certain calme est revenu. Le second tour du scrutin est lancé. Peu de protestations. Est-ce là la meilleure voie pour le pays ? J’ai souvent dit que nous avions réalisé l’exploit de crever le fond de l’abîme et qu’il n’y avait plus rien à creuser. Nous sommes donc condamnés à faire du surplace ou à remonter vers la lumière. Le fait est que, selon moi, le retour à un gouvernement de transition ne garantit nullement une plus sûre avancée dans notre lente ascension vers cette lumière. D’autant plus qu’après le 12 janvier et l’apparition de l’épidémie choléra, l’équipe de transition ne trouverait même pas les moyens lui permettant d’apporter des réponses adéquates, ne serait-ce qu’à l’urgence humanitaire. Le châtiment des victimes du séisme sous les tentes, dans les conditions inhumaines et déshumanisantes que nous connaissons, ne serait que plus long. Voilà pourquoi, d’ailleurs, j’ai voulu jouer un rôle dans la dynamique électorale….
A ce tournant, tout est compliqué. Ma démission autant que mon maintien en poste posent problème : soit par rapport à mes convictions, soit par rapport à la perception des autres, soit par rapport à l’avenir du pays. Mais tous les choix exigent du caractère, voire, du courage et de l’abnégation: dans un cas, il s’agit d’une reconnaissance d’échec; dans l’autre, il est question d’une option citoyenne, plutôt pénible, pour prévenir un éventuel chaos.
Ceci dit, de tous ces maux, il me semble que le moindre est de rester en poste. Cette fois, faute d’arguments pour me convaincre moi-même, je ne me contenterai que de boucler la boucle et d’essayer de me rabattre sur la persévérance d’autres compatriotes oeuvrant au sein même de l’appareil d’Etat qu’ils dénoncent, sans pour autant démissionner – persuadés, probablement, que tout se joue du dedans. Enfin, au bout du compte, il me restera, en compensation, de participer, en première ligne, à un évènement historique sans précédent: le second tour d’une élection présidentielle en Haïti.
Quoi qu’il en soit, rien ne sera plus comme avant pour moi. Un lien s’est distendu et ma motivation au CEP s’est définitivement cassée. Que faut-il faire, alors, pour marquer ma révolte ? D’abord, apprendre à me taire. Sauf en cas de dérive ou d’alerte obligée. Car – sans être porte-parole, et d’ailleurs refusant de l’être – j’ai, trop souvent, été au-devant de la scène pour apporter, par souci de transparence, l’éclairage sur le fonctionnement d’une institution avec laquelle, désormais, il me faudra prendre une certaine distance en devenant plus circonspecte et très sélective dans les responsabilités collectives.
Enfin, je veux avouer, honnêtement, que je reste au CEP déçue, désapointée, avec beaucoup d’amertume et sans autre gloire que celle d’accorder, à mon pays, le sursis nécessaire pour reprendre, autant que faire se peut, du souffle avec un gouvernement élu – quitte à avoir celui-ci à l’oeil et déclencher une veille citoyenne permanente. Car si la guerre n’est pas perdue, je reconnaîs, malgré mon engagement, avoir perdu la bataille pour les élections réellement libres, crédibles, honnêtes et démocratiques auxquelles je souhaitais ardemment contribuer. De ce sursis, de cette halte guettée à l’horizon – quoique promesse incertaine – nous avons besoin pour revigorer les corps et les coeurs éprouvés, pour nous remettre de nos désillusions, faire les bilans et reprendre le chemin, aguerris, en vue des projections – à travers un espace de dialogue et de concertation – pour les mutations structurelles qui s’imposent dans l’Ayiti dont nous rêvons et que nous voulons construire.
Je terminerai en disant que, dans notre histoire, les épisodes de capitulation – telles celles que nous venons de vivre – sont atypiques et, je reste convaincue, avec Aimé Césaire, qu’à notre peuple qu’on voulut à genoux, il a fallu un monument, une citadelle qui le mit debout! Au-delà des pierres du Bonnet à l’Evêque, une autre citadelle, celle-là imprenable parce que insaisissable et pérenne – est la FIERTÉ, la DIGNITÉ du peuple haïtien que nul ne saurait ravir. A bon entendeur, salut !
C’est autour de cette réflexion que j’interpelle, aujourd’hui, toutes celles et tous ceux qui s’y retrouvent pour que, de leurs propres lieux, au-delà des divergences et des ressentiments, ils se lèvent pour dire, d’une seule et même voix: Non ! à l’humiliation des pays qui – amplement pillés et appauvris par des circonstances historiques et leur exploitation abusive par des envahisseurs – sont aujourd’hui condamnés au cycle de la dépendance et à l’assistance internationale. Oui à leur autodétermination ! Non ! à ce double affront que nous venons d’essuyer et à toutes les offenses à notre pays ! Oui pour une Ayiti debout !
J’interpelle mes compatriotes pour qu’ils se concertent afin de faire échec à l’imposture des oppresseurs de tous bords et à la couardise des défaitistes.
Le moment est venu d’unir solidement nos forces autour des valeurs nationales et, résolument lancés vers l’avenir, initions notre marche en direction de la lumière.

 Ginette Chérubin, Arch.
Pétion-Ville, le 14/02/11
cherginette@yahoo.com

Haiti/Reconstruction : La BID annonce un don de 200 millions de dollars annuel

La Banque interaméricaine de développement (BID) vient d’annoncer une contribution  de 200 millions de dollars sur une période de dix ans pour aider à la reconstruction d’Haïti durement frappé par un puissant séisme le 12 janvier 2010.
C’est le président de la BID, Luis Alberto Moreno, qui a fait l’annonce dimanche lors d’une visite à Port-au-Prince.
« Il s’agit de dons et non de prêts accordés dans le cadre d’un effort de la BID qui travaille avec le gouvernement haïtien et les autres bailleurs pour la reconstruction d’Haïti », a précisé Luis Alberto Moreno.
Le diplomate colombien doit participer ce 28 février à une réunion de la Commission intérimaire pour la reconstruction (CIRH) qui se déroule à la capitale haïtienne.
La CIRH est coprésidée par l’ex-président américain Bill Clinton et le Premier ministre haïtien Joseph Jean-Max Bellerive.
Peu avant la réunion de cette commission,  Luis Alberto Moreno aura à visiter les installations de l’Institut National pour le Développement et la Promotion de la Couture (INDEPCO), un réseau de micro-entrepreneurs du vêtement, situé à proximité de l’aéroport international.
L’année dernière, une filiale de la BID, le Fonds multilatéral d’investissement (MIF), à fourni à l’INDEPCO une aide financière pour se remettre du séisme.
Le MIF travaille maintenant avec l’organisation pour aider ses membres à accéder à des marchés d’exportation de valeur plus élevées.

mardi 22 février 2011

Mirlande Manigat réussi le pari de lancer sa campagne dans des bidonvilles

La candidate à la présidence du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) a choisi les bidonvilles de Solino ( Delmas) et Cité Soleil pour lancer sa campagne électorale. Les quartiers populeux de la capitale, terreaux de prédilection des mouvances lavalas, sont convoités par les deux candidats à la présidence.

A Cité Soleil hier lundi Mirlande Manigat a promis d'œuvrer pour que le soleil brille dans le plus vaste bidonville de la capitale. Elle annonce que son gouvernement s'appliquera pour que ce quartier populeux, autrefois repaires des criminels, puisse devenir une communauté digne de son nom.

Dans son intervention la secrétaire générale du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) a été interpellée à plusieurs reprises par des partisans de Michel Martelly. Visiblement ces militants de réponse peyizan ont voulu perturber le rassemblement du RDNP.

Mettant ses interlocuteurs en garde contre des promesses utopiques, Mme Manigat assure qu'on ne pourra changer les conditions de vies des couches vulnérables du jour au lendemain. Elle soutient que l'Etat doit trouver les ressources nécessaires pour faciliter l'accès aux services sociaux de base.

Selon Mme Manigat les résidents de Cité Soleil doivent œuvrer pour changer l'image de leur commune perçue comme une région où règne l'anarchie.

Un dispositif sécuritaire avait été mis en place avant l'arrivée de la candidate à la présidence du RDNP. Au cours du premier tour de la présidentielle, quelques rares candidats dont Yves Christallin et Charles Henry Baker avaient effectué des tournées dans ce vaste bidonville.

René Préval souhaite la participation d'Haïti au mondiale U-17 en signe de réparation

Le chef d'État René Préval a demandé formellement au Président de la Fédération internationale de football Association (FIFA), Joseph Sepp Blatter de faciliter la participation de la sélection haïtienne U-17 à la phase finale de la coupe du monde de cette catégorie qui aura lieu au Mexique.

L'annonce a été faite par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Action Civique, dans une note de presse rendue publique ce 22 février.

Selon cette note le président Préval a eu des entretiens téléphoniques avec monsieur Blatter qui lui a présenté ses sympathies et surtout ses excuses pour ce qui s'est passé à la Jamaïque. Durant la conversation, monsieur Préval, a clairement exprimé sa volonté de voir l'équipe haïtienne participer au mondial U-17, en signe de réparation à ce qu'il appelle un dur affront que le peuple haïtien n'est, selon lui, pas prêt d' oublier.

Dans cette note le ministère révèle que le président de la République avait rencontré lundi dernier, la délégation U 17 pour lui exprimer ses sympathies suite à l'humiliation dont elle a été victime à la Jamaïque.

Lors de cette rencontre, le président Préval a fait savoir à cette délégation que diverses démarches sont en cours au niveau international pour protester contre les vexations faites aux membres de la délégation qui s'étaient rendus à la Jamaïque pour disputer la phase éliminatoire du mondial U-17.

Rappelons que plusieurs milliers de personnes portant T-shirts et drapeaux aux couleurs nationales, manifestaient à Port au Prince, le week- end écoulé, pour protester contre l'exclusion par les autorités jamaïcaines des moins de 17 ans, de la phase finale de la coupe du monde.

jeudi 10 février 2011

Le gouvernement américain est opposé au retour d'Aristide

Les États-Unis ne veulent pas que Jean-Bertrand Aristide rentre en Haïti avant le second tour de l'élection présidentielle. Le porte-parole du département d'État américain, P.J. Crowley, a estimé que le retour de l'ex président lavalas, en exil depuis 2004, serait une « diversion regrettable pour le peuple haïtien» alors qu'il se prépare à l'élection du 20 mars.

Les rumeurs sur le retour imminent de M. Aristide circulent quotidiennement dans la capitale depuis l'annonce de la livraison d'un passeport diplomatique. Le passeport aurait été imprimé mercredi par le service d'immigration moins de 48 heures après la requête formelle de M. Aristide par le biais de son avocat, Ira Kuzban.

Le porte parole du département d'État a affirmé mercredi que les États-Unis «détesteraient voir une quelconque action qui sèmerait de la division dans le processus électoral» en Haïti.

Un journaliste haïtien abattu en plein jour à Port-au-Prince



Un journaliste de radio kiskeya, une station privée de la capitale a été tué par balle ce mercredi. Les circonstances dans lesquelles le travailleur de la presse a trouvé la mort ne sont pas encore élucidées.

Jean Richard Louis Charles a reçu deux balles à la tête, il est mort sur le coup, son corps se trouvait au même endroit que celui d'un autre individu, Jean Wilner Duperval, également retrouvé mort.

L'incident s'est produit aux environ de midi, à l'angle de la Rue Capois et de la ruelle Romain , non loin du Champs de mars.

Jusqu' ici la police n'a donné aucune version officielle des faits.

jeudi 3 février 2011

Haïti/Présidentielle : Michel Martelly affrontera Mirlande Manigat au second tour

Le second tour de l’élection présidentielle haïtienne mettra aux prises le 20 mars prochain le chanteur populaire Michel Joseph Martelly et l’ex-première dame Mirlande Hippolyte Manigat, selon les résultats définitifs du premier tour du scrutin publiés ce jeudi 3 février 2011.
Rétrogradé en troisième position, Jude Célestin, le candidat supporté par le président sortant René Préval est éliminé de la course selon ces résultats conformes à une recommandation des experts  l’Organisation des Etats américains (OEA) ayant évalué le processus.
Âgé de 70 ans, Mirlande Manigat a récolté le plus grand nombre de voix dans le cadre de ce scrutin dont les résultats préliminaires avaient plongé le pays dans une grave crise politique. Tandis que Michel Martelly, candidat de la plateforme ‘’Repons Peyizan’’ a gagné la deuxième place.
Le gouvernement des Etats-Unis a salué jeudi la publication de ces résultats tout en félicitant le Conseil électoral provisoire (CEP) d’avoir adopté les recommandations de l’OEA.
« C’est enfin une bonne journée pour Haïti », a déclaré l’ambassadeur américain à Port-au-Prince, Kenneth Merten, devant la presse à Washington.
Le diplomate américain s’est félicité que le Conseil électoral provisoire haïtien ait suivi les recommandations de l’Organisation des Etats américains (OEA) qui l’avait invité à modifier les résultats préliminaires au vu des fraudes commises lors du premier tour le 28 novembre dernier.

mercredi 2 février 2011

L'ONU offre une assistance technique à la justice haïtienne dans l'affaire Duvalier

La Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a promis mardi l'assistance technique des Nations Unies à la justice haïtienne dans l'affaire concernant l'ancien Président du pays, Jean Claude Duvalier. « J'appelle les autorités haïtiennes à envoyer un message au monde entier que leurs tribunaux nationaux peuvent garantir que les responsables de graves violations des droits de l'homme répondent de leurs actes, même dans un contexte humanitaire et politique difficile », a dit Navi Pillay par communiqué de presse.

Elle a soutenu que les autorités judiciaires haïtiennes ont l'obligation d'enquêter sur les violations des droits de l'homme qui se sont déroulées sous le régime de Duvalier et de poursuivre les responsables. La Haute commissaire a souligné qu'il n'existait « pas de limitations du droit international pour de graves violations des droits de l'homme comme la torture, les assassinats extrajudiciaires, les disparitions forcées et les viols ».

Rappelant que de« telles violations systématiques des droits ne doivent pas rester impunies, Mme Pillay souligne que les milliers d'Haïtiens qui ont souffert sous le régime de Duvalier méritent justice.

Plusieurs plaintes ont été déposées auprès du Parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince contre M. Duvalier. Le juge d'instruction en charge du dossier a débuté cette semaine les auditions des victimes du régime de Duvalier.

L'opposition affiche sa détermination à former un gouvernement provisoire

Les leaders de l'opposition affichent leur détermination à former un gouvernement provisoire à partir du 7 février. Un plan d'action a été publié par les dirigeants de plusieurs partis et des sénateurs de l'opposition qui ont repris les négociations en vue de créer une concertation.

La sénatrice Edmonde Supplice Beauzile (Alternative) confirme que le président provisoire sera un juge de la Cour de Cassation. Un Premier ministre de consensus, 18 ministres choisis sur une base consensuelle et 30 conseillers d'état devant épauler le sénat tel est le profil du gouvernement provisoire élaboré par les leaders de l'opposition qui réclament l'annulation du scrutin du 28 novembre 2010.

Les leaders de l'opposition misent sur la mobilisation populaire pour obtenir gain de cause. Une manifestation anti gouvernementale a été organisée hier dans le cadre de la mobilisation visant le départ de René Préval et des conseillers électoraux.

Assurer la continuité l'Etat, organiser des élections honnêtes et inclusives poursuivre la lutte contre le choléra sont entre autres les objectifs du gouvernement provisoire.

Alors qu'aucune rencontre entre le président Préval et des leaders de l'opposition n'a eu lieu au cours des 3 dernières années, les initiateurs du plan prévoient des séances de travail avec le chef de l'état à partir du 3 février.

René Préval a plusieurs reprises a réitéré sa détermination à se maintenir au pouvoir jusqu'au 14 mai 2011. Rien ne laisse entrevoir une passation de pouvoir entre le président Préval et un juge de la Cour de Cassation. Le chef de l'Etat semble bénéficier de l'appui de la communauté internationale. Plusieurs diplomates étrangers se sont gardés de faire des commentaires sur l'échéance du 7 février.